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Marie-Louise O' Murphy
Le monarque tient à rester discret et installe Marie-Louise au Parc aux Cerfs (notre actuel Quartier Saint-Louis). La jeune femme a à sa disposition deux cheveux et une voiture pour la conduire au palais lorsque le roi la réclame. Parfois, c’est lui qui se déplace de nuit jusque chez sa petite maîtresse. Pour elle, il bouleverse ses déplacements, annule certains voyages quotidiens de la cour pour rester auprès de Marie-Louise. Une fois sa maîtresse sortie de l'ombre au printemps 1753, celle-ci se déplace avec le roi et les courtisans de château en château. Louis XV entreprend de terminer l'éducation de sa petite maîtresse en lui apprenant à lire et à écrire. Le Nonce du Pape note en mai 1753 qu'on apprend à Morphise "la danse et autres arts d'agréments pour la produire à la cour". Rien d'étonnant à ce que la marquise de Pompadour se sente menacée par cette jeune fille de basse extraction. Quant à la famille de Marie-Louise, elle est d'abord mise à l'écart en raison de la réputation de ses soeurs. Les parents de la jeune fille avaient reçu 200 louis lorsque Morphise avait été amenée à Louis XV. Depuis, Marie-Louise, reconnaissante envers les siens, leur fait verser de l'argent. Daniel O' Murphy décède en juin 1753 mais les autres membres de la famille ont désormais les moyens de vivre bourgeoisement à Paris grâce à la place de Marie-Louise. Auprès du roi, Morphise fait preuve d'un certain talent de musicienne et ouvre les yeux de Louis XV sur l’avancée du mouvement philosophique orchestré par Voltaire. Après une fausse-couche en 1753, Morphise est de nouveau enceinte. Peu avant son accouchement, Marie-Louise disparait de la cour pour accoucher secrètement. Le 20 juin 1754, elle met au monde une fille qui sera baptisée sous le nom Agathe-Louise de Saint-Antoine de Saint-André. Cette naissance conforte la position de la jeune mère et Morphise se voit déjà déclarée maîtresse en titre. Néanmoins, à l'inverse de Louis XIV, le Bien-Aimé ne compte pas reconnaître ses enfants illégitimes. Marie-Louise n'appartenant pas à la noblesse, elle n'a aucun appuie à la cour où elle ne paraît même pas, et n'a par conséquent, aucun moyen de pression pour que Louis XV reconnaisse son enfant comme étant le sien. Peu après son accouchement, la belle Morphise revient à la cour mais sans sa fille qui a été mise en nourrice dès la naissance. Alors que le roi semble de plus en plus épris d’elle, en novembre 1755 Marie-Louise reçoit l'ordre de quitter sa demeure du Parc aux Cerfs pour Paris et de s'y marier selon les vœux de Louis XV. Cette soudaine disgrâce peut être due à une récente requête de la petite maîtresse : en effet, manipulée par la maréchale d’Estrées, Morphise aurait fini par exiger de son royal amant qu’il l’installe à Versailles et renvoie la marquise de Pompadour qu’elle surnomme « la vieille ». Cela aurait déplu au monarque qui n'a jamais envisagé de faire de Marie-Louise sa favorite officielle, ni de se séparer de la marquise de Pompadour. Le roi aurait alors décidé de mettre un terme à la relation qu’il entretenait avec Marie-Louise. En réalité, la mise à l’écart de Morphise est probablement due au contexte politique et religieux. En effet, la marquise de Pompadour se montre de plus en plus pieuse (suite à la mort de sa fille en 1754) et Louis XV tient à se rapprocher du Clergé : le sacrifice de la demoiselle O’ Murphy est donc lié aux négociations spirituels du monarque.
La belle Morphise, par François Boucher en 1752
Le 27 novembre, Marie-Louise épouse, selon les vœux de Louis XV, un officier du régiment de Beauvais et major général d’infanterie, Jacques de Beaufranchet d’Ayat. Par cette union, Morphise acquiert une certaine position sociale. Quant au seigneur d’Ayat, ce mariage lui apporte une rentrée d’argent car sa famille, bien que de vieille noblesse, est en manque d’argent. Louis XV a fait doter Marie-Louise de
- Louise Charlotte (1756-1759)
- Louis Charles Antoine (1757-1812) comte de Beaufranchet
Le fils de Marie-Louise naît posthume : quelques jours avant la naissance de l’enfant en novembre 1757, Jacques de Beaufranchet est tué à la bataille de Rossbach à l’âge de 28 ans. Le jeune Louis de Beaufranchet aura pour parrain le roi de France. En février 1759, Marie-Louise se remarie avec François Nicolas Le Normand, comte de Flaghac et recommence à fréquenter Paris. Le 5 janvier 1768, la jeune femme met au monde une fille, Marguerite-Victoire. Cette naissance, survenue après neuf années de mariage tient au miracle. Néanmoins, il semblerait que Marguerite-Victoire ait pour père Louis XV ! Celui-ci aurait rappelé Marie-Louise auprès de lui durant un temps, avant d’officialiser sa liaison avec la comtesse Du Barry en 1768. Celle-ci devient d’ailleurs la maîtresse du roi alors que Marie-Louise se remet de ses couches ! Entre 1765 et 1768, on ne connaît pas de petite maîtresse à Louis XV qui se tourne de plus en plus vers la religion. Nostalgique, le monarque a très bien pu rappeler auprès de lui Morphise, qui est encore jeune. Argument en faveur d’un second enfant illégitime donné au roi par Marie-Louise : les dons du souverain à son ancienne maîtresse. Entre 1771 et 1772, la comtesse de Flaghac reçoit du roi
Le comte de Beaufranchet, fils de Marie-Louise O'Murphy
En 1783, Marie-Louise est de nouveau veuve. Le fils unique du défunt comte de Flaghac, Jean-Jacques Le Normant, tente alors de s’approprier les biens laissés par son père, au détriment de Marie-Louise. Celle-ci obtient finalement gain de cause. C’est à cette période qu’elle rencontre Antoine-Claude de Valdec de Lessart, contrôleur général (puis ministre) des finances. Marie-Louise et lui deviennent amants et ne cachent plus leur liaison en 1788. En 1792, Valdec de Lessart est arrêté et Marie-Louise fuit la capitale avec sa fille et ses petits-enfants pour se réfugier au Havre et attendre que le calme revienne à Paris. Cependant, l’année suivante, elle apprend la mort de son amant, gravement blessé lors des massacres de septembre 1792 et décédé quelques mois plus tard d’une fièvre maligne. En janvier 1794, Marie-Louise rentre à Paris pour prouver qu’elle ne cherche pas à quitter la France. Elle est arrêtée en février. La comtesse de Flaghac ne sera pas condamnée à l’échafaud en grande partie grâce à son fils, Louis de Beaufranchet, qui a adhéré très tôt aux idées révolutionnaires. Au bout de cinq mois de prison, Marie-Louise est libérée. Elle contracte alors un curieux mariage en juin 1795 avec Louis-Philippe Dumont, « représentant du peuple à la Convention nationale », qui près de trente ans de moins qu’elle ! Marie-Louise devait voir dans ce mariage, avec un député de la nation, une protection fasse à la Terreur. Quant au jeune Dumont, il se trouvait marié à une femme possédant une immense fortune. Les troubles révolutionnaires calmés, le couple divorce en mars 1798. Marie-Louise s’éteint chez sa fille, le 11 décembre 1814, âgée de 77 ans.
pour en savoir plus : "Le goût du roi, Louis XV et Marie-Louise O' Murphy" de Camille Pascal