Des Carolingiens aux Capétiens
Enigmes de l'Histoire
Favorites Royales
Guerres Mondiales
Généalogies des Rois de France
Histoire des Reines
Histoire des Rois
Les enfants illégitimes de Louis XIV
Les enfants naturels de Louis XV
Les enfants royaux
Membres de la famille Royale
Un Tableau, une Histoire
A la cour d'Angleterre
Généalogies des souverains d'Angleterre
Mythologie Egyptienne
2284044 visiteurs
67 visiteurs en ligne
Fille d’Urbain de Maillé, marquis de Brézé, et de Nicole du Plessis (sœur cadette du cardinal de Richelieu), Claire Clémence naît le 25 février 1628 au château de Milly en Maine-et-Loire. En 1635, la petite fille perd sa mère, complètement abandonnée par son époux qui lui préfère une certaine Renée Pommier à qui il a fait plusieurs bâtards. Nicole du Plessis était considérée comme étant atteinte de folie incurable et le marquis de Brézé avait jugé bon de l’enfermer au château de Saumur où elle décéda à l’âge de 45 ans. Après la mort de sa sœur, le cardinal de Richelieu confie la jeune Claire Clémence à la femme de son surintendant, Marie de Bragelongne, épouse du sieur Bouthillier. Ces gens élèvent Claire Clémence comme leur fille mais ne lui donnent qu’une éducation médiocre, qui ne correspond pas à son rang, et qui ne la prépare nullement à briller en société. Le cardinal de Richelieu veille de loin sur sa nièce, s’inquiète de sa santé, prend régulièrement de ses nouvelles et lui rend visite de temps à autres. Claire Clémence trouve également une confidente en Marie-Madeleine de Vignerot, duchesse d’Aiguillon, sa cousine (fille de la sœur aînée de Richelieu). En 1640, le prince de Condé, Henri II, demande la main de la jeune fille pour son fils aîné. S’étant rebellé contre le pouvoir royal sous la minorité de Louis XIII, le prince espère ainsi rentrer en grâce. Flatté, le cardinal de Richelieu accepte, non sans avoir fait attendre quelque peu sa réponse. Le 9 février 1641, Claire Clémence épouse Louis de Bourbon-Condé, duc d’Enghien (né en 1921) et devient princesse de Condé. Très vite, son époux lui bat froid et se montre distant avec elle, au point que l’on doute que le mariage soit consommé. Le duc d’Enghien souffre en réalité de ce mariage arrangé auquel il n’a consenti que pour obéir à son père. Pour cela, il a dû renoncer à celle qu’il aimait, Marthe du Vigean. Malgré les attentions que Claire Clémence a pour son mari, elle ne parvient pas à lui inspirer quelques tendres sentiments. Il n’est pas le seul à se montrer froid avec la jeune fille de 13 ans : Charlotte de Montmorency, mère du duc d’Enghien, n’a jamais pardonné à Richelieu l’exécution de son frère en 1632. Quant à la duchesse de Longueville, sœur aînée du duc, elle a avec ce dernier une relation complexe et n’admet pas la présence de la jeune Claire Clémence. Seul Monsieur le Prince, qui a tant souhaité ce mariage, fait preuve de bonté et de compassion pour sa jeune belle-fille. A la fin de l’année, Claire Clémence fait une retraite au couvent des Carmélites de Paris pour y achever son éducation tandis que son époux s’en retourne à l’armée.
Claire-Clémence de Maillé, par Jean-Marie Ribou (vers 1776)
Le 4 décembre 1642, le cardinal de Richelieu décède, faisant perdre à Claire Clémence son principal appui. Lorsque le testament est ouvert, la jeune fille apprend qu’elle et son frère aîné n’héritent de rien, tandis que ses autres neveux et nièces sont richement pourvus. Les Maillé-Brézé contestent alors le testament devant le Parlement qui leur donne raison : la duchesse d’Aiguillon se voit contrainte de restituer
Louis II de Bourbon-Condé par Robert Nanteuil (1662)
Si le prince de Condé rend tout d’abord grâce à son épouse pour tous les efforts qu’elle a fournis pour le faire libérer et pour ces marques d’affection, il ne tarde pas à prendre ombrage des actions de Claire Clémence et du courage qu’elle a montré. Au sein du couple, une tension s’installe d’autant que Louis II décide, à peine libéré, de prendre la tête de la « Fronde des princes » maintenant que Louis XIV a atteint sa majorité (l’âge de 13 ans). Claire Clémence ne comprend pas l’acharnement de son mari qui lui ordonne de ne pas intervenir, les femmes n’ayant pas à se mêler de politique. C’est bien vite oublier tout ce que son épouse a fait pour lui. C’est dans ce climat pesant que la princesse de Condé met au monde un second fils le 20 septembre 1652 : Louis, duc de Bourbon. Malheureusement, le petit prince s’éteindra en avril 1653. Cette année-là, le prince de Condé s’engage au service de l’Espagne. Trahissant une nouvelle fois
Madame la Princesse de Condé, par Charles Beaubrun
En 1671, alors que les époux s’évitent le plus possible, Claire Clémence est accidentellement blessée à l’arme blanche dans sa chambre, par l’un de ses valets, Nicolas Duval. Dès qu’il apprend la nouvelle, Louis II accuse son épouse d’adultère, Duval n’ayant rien à faire dans la chambre de sa femme ! On prétend alors que la blessure à l’arme blanche a pu être la conséquence d’une querelle amoureuse ! Malgré le fait que Claire Clémence nie avoir été infidèle à son mari, le prince de Condé obtient du roi qu’elle soit enfermée à Châteauroux à cause du scandale provoqué et des moqueries que cela engendre à son égard. A mesure que le temps passe, le prince avance que cette détention doit être maintenue à cause de la folie dont est victime son épouse. En effet sa mère, Nicole du Plessis, souffrait de troubles d’esprit incurables (conséquences, disait-on, des infidélités de son époux). Le cardinal de Richelieu aurait lui-même été en proie à de rares crises nerveuses. Nicole du Plessis était d’ailleurs morte au cours d’une crise de démence. Sans doute cette tare répugnait-elle le prince de Condé d’autant qu’il apparût bientôt que leur fils Henri Jules en avait hérité. Le 11 décembre 1686, Louis II de Bourbon-Condé décède. Pour respecter les vœux de son père, le duc d’Enghien, nouveau prince de Condé, maintient sa mère enfermée. Claire Clémence n’apprendra jamais la mort de son époux. Elle s’éteint à Châteauroux le 16 avril 1694 à l’âge de 66 ans, après vingt-quatre années de détention. Déjà oubliée de la cour, la princesse n’aura pas droit à une oraison funèbre. Elle sera inhumée dans la chapelle Saint-Sébastien après avoir connue un destin semblable à celui de sa mère.
Réaction n°1