Des Carolingiens aux Capétiens

07. La fin des Carolingiens

A la mort de Lothaire, Hugues Capet aurait très bien pu empêcher la montée dur le trône de son fils, Louis V. Cependant, le duc des Francs ne veut pas être comme ses ancêtres, Eudes Ier et Robert Ier,  « un roi de passage » intercalé entre deux carolingiens. Hugues sait que son heure n’est pas encore venue. Il laisse donc le jeune Louis V, né en 967, ceindre la couronne le 10 mars 986. Alors âgé de 10 ans en 977, Louis avait épousé Blanche d’Auvergne, morte avant 980. Lothaire avait alors marié son héritier avec Adélaïde, fille du comte d’Anjou, union plus stratégique qu’autre chose : en effet, Adélaïde d’Anjou est âgée d’environ vingt ans de plus que Louis V. Les époux se s’accordent pas, ne se parlent qu’en public. Adélaïde finit par quitter son époux, considérant son mariage comme nul, pour aller épouser le comte d’Arles, en 984.

Louis V, par Louis-Félix Amiel (XIXe siècle)
Louis V « le fainéant », par Louis-Félix Amiel (XIXe siècle)

D’abord influencé par sa mère, la reine Emma, Louis V aspire à suivre la politique de son père. Il veut avant tout neutraliser l’Archevêque de Reims, Adalbéron, qui a trahi son père et qui complote contre la France depuis des années. Le roi convoque une cour de justice extraordinaire où sont réunis tous les grands seigneurs du royaume afin de juger de la traîtrise d’Adalbéron. Le procès de l’Archevêque sera annulé en raison de la mort du roi, survenue en mai 987. En effet, lors d’une chasse, Louis V fait une chute mortelle. Il n’avait que vingt ans ne laisse pas d’héritier. Depuis longtemps les Robertiens se démarquent plus que les rois des francs : avec la disparition de Louis V, la dynastie des Carolingien et son agonie prennent fin. Injustement surnommé « le Fainéant », Louis V était loin de l’être, mais son règne trop court ne lui a pas laissé le temps d’accomplir de grandes choses. Parallèlement à la mort du jeune Louis V, Hugues Capet a un songe : il sera roi, ainsi que ses descendants, jusqu’à la septième génération. Le dernier Carolingien mort, pourquoi ne pas viser le trône vacant ?

Bibliographie

La dynastie des Carolingiens et leurs alliances : des origines à leur extinction, par Michel Démorest
Les Carolingiens (741-987), par Christian Bonnet et Christine Descatoire
 Les Carolingiens : une famille qui fit l’Europe, par Pierre Riché

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