Les enfants illégitimes de Louis XIV

01.Les premiers enfants illégitimes du roi

Si la cour de France a été habituée à voir les bâtards d’Henri IV élevés avec les enfants légitimes de la reine Marie de Médicis, cet exemple n’a pas été reproduit sous le règne de Louis XIII, lequel n’a pas eu d’enfants naturels. Louis XIV a davantage le tempérament de son grand-père. Dès lors, sa première maîtresse en titre, Louise de La Vallière, ne tarde pas à se retrouver enceinte.  Mais Louis XIV ne tient pas à afficher sa liaison – pas plus que la grossesse de sa favorite – aux yeux de la cour. En effet, jusqu’à la mort de sa mère, Anne d’Autriche, en janvier 1666, le roi cache ses amours, notamment au château de Versailles.

Les grossesses de Louise de La Vallière ayant été entourées de mystères, on situe mal certaines dates de naissance ou de décès pour ses enfants… ainsi que leur nombre. Seule l’existence de ses deux derniers enfants est connue avec certitude, du fait de leur situation : Mademoiselle de Blois, née le 2 octobre 1666 et le comte de Vermandois, né le 2 (ou 3) octobre 1667, sont légitimés par Louis XIV, respectivement en mars 1667 et février 1669, passant de l’ombre à la lumière. Ils sont les seuls enfants de Louise de La Vallière à survivre au delà de la petite enfance, et à faire leur entrée officielle à la cour. Dans un premier temps, les sources mentionnent trois enfants nés de Mademoiselle de La Vallière. Ce nombre est ensuite élargi à quatre. Aujourd’hui, on donne à la première maîtresse officielle de Louis XIV cinq – voire six – enfants nés entre décembre 1663 et octobre 1667, sans pouvoir être précis, à l’exemple de l’historien Georges Couton qui écrit que Louise de la Vallière “perdit au moins – on ne sait trop – quatre enfants en bas âge” .

Je vous livre ici le fruit de mes recherches personnelles, fin de tenter de faire la lumière sur l’existence de ces enfants, grâce, notamment, aux sources de l’époque.

Portrait d’enfant en Saint Jean-Baptiste, par l’Ecole française du XVIIe siècle
Portrait d’enfant en Saint Jean-Baptiste, par l’Ecole française du XVIIe siècle

Le secret autour des grossesses :

Dans le courant de l’année 1663, Louise de La Vallière, enceinte, disparaît de la cour – où elle occupe la charge de demoiselle d’honneur de Madame, duchesse d’Orléans – pour se réfugier au palais de Brion, acheté par le ministre du roi, Jean-Baptiste Colbert. Celui-ci est mis au courant de la grossesse de Mademoiselle de La Vallière, laquelle doit rester secrète. Aussi,  il est prévu que l’enfant soit élevé par l’épouse du ministre, et passe pour le bâtard de l’un de ses frères, ainsi que Colbert le note lui-même, lorsqu’il doit mettre ses domestiques au courant de l’arrivée d’un nouveau-né, et lui trouver une nourrice  : « J’ay déclaré pour secret qu’un de mes frères ayant fait un enfant à une fille de qualité, pour sauver son honneur, j’estois obligé de prendre soin de l’enfant ».

C’est au palais Brion que la maîtresse de Louis XIV donne naissance à son premier enfant, dans le plus grand secret. Personne, à la cour, ne doit connaître l’existence de celui-ci. Le 19 décembre, Louise est accouchée d’un fils. Colbert note, à l’attention de Louis XIV : « Nous avons eu un garçon, qui est très fort. La mère et l’enfant se portent bien, Dieu merci. J’attends les ordres ». Le bébé est baptisé le jour même, sous une fausse identité, du prénom de Charles, « suivant l’ordre que le roi m’en avoir donné « (Colbert), officiellement fils de M. de Lincourt et d’Elisabeth de Beux. Comme convenu, c’est l’épouse du ministre, Mme Colbert née Marie Charron, qui prend soin de l’enfant, tandis que Louise de la Vallière réapparaît à la cour, comme si rien ne c’était passé : « Malgré les précautions, tous les yeux étaient tournés vers elle […] Louise, se sentant observée, fit, pour sauver les apparences, un suprême effort, et le 24 décembre , elle eut le courage d’assister à la messe de minuit ». (Jules Auguste Lair) Mais personne n’est dupe de la comédie que doit jouer la maîtresse du roi, pour sauver les apparences. Olivier Lefevre d’Ormesson, magistrat contemporain de Louis XIV, note dans son Journal que Louise est « fort pâle, et depuis elle est trouvée fort changée, et personne ne doute plus qu’elle ne soit accouchée d’un fils ». 

Bien qu’elle soit à nouveau enceinte dès l’année suivante, Mademoiselle de La Vallière doit paraître à la cour, tout en cachant son état : « On admettra volontiers que Louise, en paraissant à Fontainebleau et surtout à Vincennes, ne fit que céder aux ordres de son royal amant , quand on saura qu’à cette époque d’apparent triomphe, la pauvre fille avait à dissimuler une nouvelle grossesse » (Jules Auguste Lair). Elle ne se retire au palais de Brion que fin décembre 1664. Le 7 janvier 1665, la maîtresse du roi y donne naissance à un second fils. Le ministre Colbert écrit : « Le même ordre a été observé qu’au précèdent pour le secret que le Roy a voulu être gardé ». Comme son frère aîné, l’enfant est baptisé, le 8 janvier en l’église de Saint-Eustache, sous un faux nom : Philippe, fils de François Dercy et de Madeleine Bernard. Il rejoint le jeune Charles chez les Colbert, aux Tuileries.

Le Comte de Vermandois, par Pierre Mignard (1670)
Le Comte de Vermandois, par Pierre Mignard (1670)

Le décès des fils de Louise de La Vallière :

Les deux fils aînés de Louise de La Vallière et du roi meurent avant d’avoir été légitimés et si Colbert nous a laissé des renseignements sur leur date de naissance, il ne fait pas mention de leur décès. Dans son « Dictionnaire du Grand Siècle », l’historien François Bluche ne mentionne que « mort jeune » pour les deux fils de Mademoiselle de La Vallière. Il reprend peut-être le prudent Louis Dussieux, qui, dans sa « Généalogie de la Maison de Bourbon » (1872), ne donne pas non plus de date de décès pour ces deux enfants. Les historiens admettent généralement de Charles est décédé en décembre 1665, et Philippe en  1666.

En effet, après la disparition d’Anne d’Autriche, en janvier 1666, l’existence des bâtards du roi semble avoir été dévoilée, Louis XIV affichant désormais sa liaison avec Mademoiselle de La Vallière. A cette époque, il reste donc un fils à la maîtresse du roi, comme en témoigne Olivier Lefèvre d’Ormesson : « Des deux enfants que Louis XIV avait eus de La Vallière, un était mort, mais l’autre existait, et ce lien vivant et si fort, alors que tous ceux de son amour se relâchaient, imposait au roi d’impérieuses obligations. Il aimait d’ailleurs ce petit garçon, qui, parait-il, lui ressemblait ; souvent il l’allait voir aux Tuileries où on l’élevait ». Il est également admis qu’à partir du moment où la cour connaît l’existence de ses enfants, Mademoiselle de la Vallière, qui aime le calme et la discrétion, rejoint autant que possible son fils survivant aux Tuileries ou dans son appartement à Vincennes, là où elle peut le voir en toute intimité.

Si Colbert n’a pas laissé d’écrit sur la mort de Charles et Philippe, on sait qu’ils sont décédés avant la naissance de leur sœur, Marie-Anne (Mlle de Blois), le 2 octobre 1666. La duchesse de Montpensier, cousine du roi, note dans ses Mémoires à cette époque : « On dit qu’il y avait eu deux garçons qui étaient morts ». D’Ormesson mentionne le décès d’un bâtard du roi, survenu mi-juillet 1666, dans son Journal, le  29 juillet 1666 :  Le bruit courut, dans le temps d’un voyage fait par M. Colbert, avec toute diligence, de Fontainebleau, que le dernier des enfants de Mademoiselle de la Vallière était mort, qui était un garçon élevé aux Tuileries.  Elle avait déjà perdu un autre garçon et une fille […] L’on m’a dit qu’il ressemblait fort au roi et que, Sa Majesté étant à Paris l’allait voir souvent, que ceux qui étaient auprès de lui l’appelaient mon prince”

Ce fils, qui reste auprès de Mme Colbert lorsque sa mère n’est pas là, est donc emporté en juillet 1666, un soir d’orage où le tonnerre gronde, victime d’un arrêt cardiaque. Sa mort ne passe pas inaperçue et la duchesse de Montpensier commente cruellement dans ses Mémoires la disparition de l’enfant : “ l’un était mort de la peur qu’il avait et d’un coup de tonnerre. […] Cela ne marquait pas qu’il dût être un grand capitaine, ni qu’il tînt du roi ».  Mme Colbert se souviendra de lui comme un enfant “gai et éveillé qui promettait beaucoup”. (Jean-Christian Petitfils)

S’agit-il, pour autant, de Philippe ? En juillet 1666, celui-ci n’est âgé que d’un an et demi. N’était-il pas trop jeune pour susciter l’intérêt du roi son père (et celui de sa mère) à une époque où l’on n’en accorde peu aux nourrissons ? De même, n’est-il pas encore un peu jeune pour qu’on lui trouve déjà des ressemblances avec Louis XIV, et que Mme Colbert le qualifie « d’éveillé »?

Louise de La Vallière, par Jean Nocret (1670) : le peintre a-t-il voulu représenter discrètement le fils aîné de la maîtresse du roi ?
Louise de La Vallière, par Jean Nocret (1670) : le peintre a-t-il voulu représenter discrètement le fils aîné de la maîtresse du roi ?

Il se pourrait que l’enfant disparu en juillet 1666 ne soit pas Philippe mais Charles, qui aurait donc eu 2 ans et demi à sa mort. Philippe serait, quant à lui, décédé au berceau, en décembre 1665, à l’âge de onze mois, comme le pensent Gilette Ziegler et Christiane Moyne (« les coulisses de Versailles : le règne de Louis XIV », 1963 et « Louise de La Vallière », 1970).

Cette hypothèse est renforcée par un écrit du Père Anselme, né Pierre de Guibours, contemporain de Louis XIV, qui indique que le roi avait eu de Mlle de Vallière un fils né le 27 décembre 1663 et décédé le 15 juillet 1666, inhumé en l’église Saint-Eustache, à Paris (« Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers de la couronne »). Cet enfant aurait porté le nom de « Louis de Bourbon ». Derrière cet enfant pourrait se cacher Charles, né le 19 décembre 1663, le Père Anselme ayant pu se tromper de quelques jours pour sa naissance. N’oublions pas que l’enfant a été baptisé sous une fausse identité. Il aurait donc pu avoir le prénom de Louis (celui de son père) dès lors qu’il sortait de l’ombre et était appelé « Monsieur le prince » par son entourage selon d’Ormesson. D’ailleurs, les premiers qui évoquent les enfants de Louise de La Vallière ne lui en donne que trois : Louis de Bourbon (1663-1666) Mlle de Blois (née en octobre 1666) et le comte de Vermandois (né en octobre 1667). On trouve ainsi mention, dès le XVIIIe siècle, de trois enfants pour Mademoiselle de La Vallière dans le « Siècle de Louis XIV » de Voltaire ou dans les « Mémoires sur la cour de Louis XV » du duc de Luynes : « Elle [Mlle de Blois] était née à Vincennes, le 2 octobre 1666. M. le comte de Vermandois est né à Saint-Germain, le 2 octobre 1667 ; mais il y avait eu un premier enfant, né à Paris le 27 décembre 1663, mort en 1666 et enterré à Saint-Eustache, qui n’a point été légitimé« . Ces informations sont reprises dans plusieurs ouvrages, dont « L’Encyclopédie nouvelle » (T. 3, 1811). L’historien du XIXe siècle, Pierre Clément, note également au sujet du premier enfant de Louise de La Vallière qu’il se prénommait « Louis d’après le Père Anselme, Charles d’après Colbert, évidemment mieux renseigné et avec les indications duquel s’accorde un extrait baptistaire qui ne peut s’appliquer qu’à l’enfant dont il s’agit, né le 19 décembre 1663 et mort, d’après le Père Anselme, le 15 juillet 1666″.

Si le premier-né de Mademoiselle de La Vallière est décédé avant d’avoir été légitimé, les sources de l’époque nous permettent de savoir que son existence a été connue de tous après la mort d’Anne d’Autriche. Dès lors, quoi de plus naturel que de le faire passer de « Charles de Liancourt » (existence secrète) à « Louis de Bourbon » (existence connue). Le petit Philippe étant décédé fin 1665, il fut tout simplement oublié par les premiers à avoir établi la liste des enfants naturels de Louis XIV.

Marie-Anne, Mlle de Blois, âgée de 8 ans (atelier de Pierre Mignard, XVIIe siècle)
Marie-Anne, Mlle de Blois, âgée de 8 ans (atelier de Pierre Mignard, XVIIe siècle)

Un enfant né à la fin de l’année 1665 ?

Dans son Journal, cité plus haut, Olivier Lefèvre d’Ormesson indique qu’en juillet 1666, Louise de La Vallière a « déjà perdu un autre garçon et une fille ». Colbert ne fait pas mention d’un troisième accouchement, survenu à cette période et si la duchesse de Montpensier note, au sujet des enfants de Mademoiselle de la Vallière On dit qu’il y avait eu deux garçons, qui étaient morts”, elle n’a jamais, non plus, évoqué une fille morte en bas âge. Y’a-t-il eu une naissance à la fin de l’année 1665 ? Certains auteurs donnent à Louise de La Vallière un fils, prénommé Louis, né le 27 décembre 1665 et mort le 15 juillet 1666 (« Les souverains du monde », 1718). Il s’agit sans doute là d’une confusion avec son premier-né, que l’on fait parfois naître le 27 décembre 1663, et qui meurt le 15 juillet 1666.

Quelques indices laissent penser que Mademoiselle de La Vallière a, cependant, bien accouché d’une petite fille, fin 1665. A cette époque, Louise n’est pas absente de la cour mais nous avons vu plus haut qu’elle demeure auprès du roi jusqu’au terme de sa seconde grossesse.

Extrait "Louise de la Vallière et la jeunesse de Louis XIV" de Jules Auguste Lair (1881)
Extrait « Louise de la Vallière et la jeunesse de Louis XIV » de Jules Auguste Lair (1881)

Un libelle, composé avant 1666, évoque effectivement la naissance d’une fille pour Mademoiselle de Vallière. Celui-ci ne peut donc pas désigner Mlle de Blois, née en octobre 1666 (« Histoires Amoureuses des Gaulles », 1665) :

Libelle sur la naissance d'une fille de Mlle de Vallière ("Histoires amoureuses des Gaulles" 1665)
Libelle sur la naissance d’une fille de Mlle de Vallière (« Histoires amoureuses des Gaulles » 1665)

Pour avoir indiqué que Mademoiselle de La Vallière avait eu une fille du roi, morte avant l’été 1666, d’Ormesson a sans doute lu ce libelle. Le fait que la seule fille de Louise de La Vallière reconnue par Louis XIV soit Mlle de Blois (légitimée en mars 1667) laisse à penser que la première est morte très jeune. L’existence de cette enfant est confortée par un détail troublant, relevé par René Trochon de Lorière, dans son ouvrage « Société historique et Académique de Haute-Picardie : Louis XIV à Villers-Cotterêt »(1960) : Mlle de La Vallière se serait retirée à Villers-Cotteret (qui appartient à Monsieur, frère du roi, depuis 1661) en septembre 1665 pour accoucher :

Extrait de "Société historique et Académique de Haute-Picardie : Louis XIV à Villers-Cotterêt" de René Trochon de Lorière(1960) 
Extrait de « Société historique et Académique de Haute-Picardie : Louis XIV à Villers-Cotterêt » de René Trochon de Lorière (1960) 

René Trochon de Lorière analyse fort bien les choses : il ne peut pas s’agir ici de la naissance de Mlle de Blois, née à Vincennes le 2 octobre 1666. En revanche, Louise de La Vallière a pu se retrouver enceinte juste après la naissance de son second fils, Philippe (7 janvier 1665) et accoucher prématurément en septembre 1665… ou même en octobre 1665. Car si on situe la naissance de Mlle de Blois le 2 octobre 1666, on trouve parfois la date du 17 octobre ( « Les souverains du monde », T. III, 1721, « Revue historique, nobiliaire et biographique », 1872) et Jean-Baptiste Capefigue fait curieusement naître Mlle de Blois en septembre 1665 (« Mademoiselle de La Vallière et les favorites des trois âges de Louis XIV », 1862). On pourrait donc supposer que, s’il est avéré que Mlle de Blois est née le 2 octobre 1666, une première fille aurait pu naître en septembre 1665 ou le 17 octobre 1665. Prématurée, elle n’aurait pas survécu (dite « morte aussitôt » dans les « Annales de l’Université de Lyon », Volume 5, 1900) mais sa naissance aurait alimenté un libelle, destiné à se moquer de Louis XIV et de sa maîtresse.

Situation après la mort d’Anne d’Autriche : 

Bien qu’Anne d’Autriche soit décédée et qu’il est désormais avéré que Louise de la Vallière a eu des enfants du roi, les deux naissances suivantes sont également tenues secrètes et les enfants ne sortiront de l’ombre qu’à leur légitimation. La cousine de Louis XIV rapporte ainsi  la naissance de Mademoiselle de Blois, en octobre 1666 : tandis que la maîtresse du roi est en train d’accoucher au château de Vincennes, la duchesse d’Orléans  “passa au travers de sa chambre pour aller à la messe à la Sainte-Chapelle ; on cacha Boucher, qui l’accouchait. Elle [Louise] dit à Madame : « J’ai la colique, je me meurs ! » Et quand Madame fut passée, elle dit à Boucher : « Dépêchez-vous ; je veux être accouchée devant qu’elle revienne. » On joua dans sa chambre jusqu’à minuit. Elle mangea comme les autres à médianoche, avait la tête découverte tout comme si elle n’eût point accouché le matin.” 

La même scène se reproduit en 1667, à la naissance du futur comte de Vermandois :Madame la duchesse de La Vallière était accouchée au mois d’octobre d’un fils en cachette, comme les autres fois et encore un samedi, et l’on avait fait médianoche dans sa chambre ; mais celui-là ne fut pas longtemps caché ; on l’avoua et il fut légitimé au parlement sous le nom de comte de Vermandois, et la fille on la nomma Mademoiselle de Blois. Ils logèrent et logent encore chez madame Colbert.”

La duchesse de La Vallière et ses deux enfants légitimés, par Peter Lely (1670)
La duchesse de La Vallière et ses deux enfants légitimés, par Peter Lely (1670)

Conclusion : 

A l’appui des sources précédemment citées, nous pouvons donc avancer que Louise de La Vallière a eu cinq enfants du roi, Charles et Louis n’étant qu’un seul et même enfant. Vouloir à tout prix faire naître six enfants entre décembre 1663 et octobre 1667 reviendrait à accepter l’idée d’une grossesse gémellaire, ce qu’aucune source – ou même rumeur – ne rapporte. Je dresse donc un tableau légèrement différent de celui que l’on a l’habitude de voir pour les enfants de Mademoiselle de La Vallière :

Enfants de Louise de La Vallière dans la plupart des livres et généalogies : Enfants de Louise de La Vallière d’après mes recherches et analyses :
– Charles (déc 1663 – fin 1665)
– Philippe (janv 1665 – 1666)
– Louis (déc 1665 – juil 1666)
– une fille morte jeune
– Marie Anne (oct 1666 – mai 1739) Mlle de Blois
– Louis (oct 1667 – nov 1683) comte de Vermandois
– Charles Louis (déc 1663 – juil 1666)
– Philippe (janv 1665 – déc 1665)
– une fille ( fin 1665 – avant juil 1666)
– Marie-Anne (oct 1666- mai 1739) Mlle de Blois
– Louis (oct 1667- nov 1683) comte de Vermandois

Les grossesses, accouchements et enfants de Mademoiselle de la Vallière ayant été entourés de mystères, il est  cependant difficile de définir avec exactitude le nombre d’enfants qu’elle a eus du roi, et les dates de décès de ces derniers. Louis XIV aura réussi à entourer ses enfants naturels  de tant de secrets que l’on a du mal à établir leur nombre exact, de même que leur sexe. L’historien Lucien Bely résume ainsi les amours du roi  : “Bien des zones d’ombre demeurent cependant que les historiens ne peuvent éclaircir”. 

Cet article est le fruit de longues recherches, analyses et comparatifs. Si vous souhaitez partager celui-ci, je vous remercie par avance de citer votre source. 

Bibliographie sélective

Les secrets de Louis XIV : mystères d’Etat et pouvoir absolu, de Lucien Bely (2013)
La chair et l’âme : Louis XIV entre ses maîtresses et Bossuet, de Georges Couton (1995)
Mademoiselle de La Vallière et Marie-Thérèse d’Autriche, de Henri Duclos (1890)
Louise de la Vallière et la jeunesse de Louis XIV, de Jules Auguste Lair (1881)
Louise de La Vallière, de Jean-Christian Petitfils (2002)
Société historique et Académique de Haute-Picardie : Louis XIV à Villers-Cotterêt de René Trochon de Lorière (1960)

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