Henriette d’Entragues, favorite exigeante d’Henri IV
Henriette Catherine de Balzac d’Entragues naît en 1579 à Orléans. Elle a pour parents François de Balzac et Marie Touchet, maîtresse du défunt Charles IX. Elle rencontre le roi Henri IV en août 1599, quelques mois après la mort de Gabrielle d’Estrées, grand amour du monarque. Henri IV a alors un véritable coup de foudre pour cette jeune femme de grande beauté. Mais Henriette vise plus haut que la place de favorite. Bientôt, sa famille demande à Henri IV de renoncer à Marie de Médicis et d’épouser Henriette. Contre toute attente, le roi signe une promesse de mariage en octobre 1599 précisant qu’Henriette doit, pour cela, lui donner un héritier d’ici un an. En secret de la jeune femme, Henri poursuit donc les préparatifs de son mariage avec Marie de Médicis. Henriette tombe enceinte du roi mais accouche prématurément en juin 1600 d’un fils mort-né. Le roi annonce alors son union avec celle que l’on surnomme « la Florentine ». Henriette demeure néanmoins à la cour où elle occupe malgré son rêve de devenir reine, la place de maîtresse officielle. Henri IV l’installe au Louvre et toutes les fêtes sont en son honneur. Sûre de la faveur royale, Henriette n’hésite pas à manquer de respect à Marie de Médicis, la ridiculise ouvertement, se considérant comme la véritable reine de France à cause de la promesse de mariage que lui avait faite Henri IV. Haïe par la nouvelle reine, Henriette est faite marquise de Verneuil et donne deux autres enfants au roi :
– Henri Gaston (1601-1682) marquis de Verneuil
– Gabrielle Angélique (1603-1627), future duchesse d’Epernon
Henri IV insiste pour que ses enfants illégitimes vivent à la cour avec ceux qu’il a de la reine. Celle-ci ne le tolère pas et devient jalouse des enfants d’Henriette : son fils Henri-Gaston est né un mois après l’héritier du trône, le dauphin Louis (futur Louis XIII). Le roi aurait même affirmé que son bâtard était bien plus beau que son fils légitime. « Apprenant cela, Henriette se permettra de dire « la Florentine tient son fils mais moi, je tiens le dauphin« . Tout bascule lorsqu’en 1602, le roi apprend que sa favorite et sa famille sont impliqués dans un complot avec l’Espagne : il s’agit de faire en sorte qu’à la mort d’Henri IV, son fils légitimé monte sur le trône à la place du dauphin. Gravement compromis dans l’affaire, François de Balzac et le demi-frère d’Henriette, Charles de Valois (fils de Marie Touchet de Charles IX), échappent de peu à la peine capitale lorsque le roi découvre le complot. Après avoir fait ses excuses au roi, Henriette est pardonnée et retrouve les faveurs de son amant. Mais en 1609, on présente au monarque une jeune fille de quinze ans, d’une rare beauté et très intelligente : Charlotte de Montmorency. Une fois encore pour le roi, c’est le coup de foudre. Il courtise alors la jeune fille et délaisse Henriette qui tente de rendre jaloux le roi en s’affichant avec de nombreux soupirants… en vain. Lorsqu’Henri IV est assassiné en 1610, des soupçons se portent sur Henriette : on la dit complice de Ravaillac. La favorite se serrait vengée de son amant qui ne l’a jamais épousé, a refusé son fils comme héritier du trône et l’a délaissé pour la jeune Charlotte. Henriette d’Entragues se fait alors oublier. En 1622, elle fait construire un couvent à Paris où elle finit ses jours. Elle meurt le 9 février 1633 sans s’être jamais mariée.
pour en savoir plus : « Henri IV, les dames du vert-galant » de Michel de Decker