L'Histoire à travers les Romans

La Princesse effacée

Roman historique de Alexandra de Broca, paru en 2010

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L’Histoire : En juillet 1795, Renée de Chantereine est envoyée à la prison par la République, afin d’adoucir le sort de Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, détenue depuis trois ans. Isolée et seule depuis plusieurs mois, la princesse ignore encore qu’elle est la seule rescapée de sa famille. D’abord méfiante à l’égard de Renée, Marie-Thérèse finit par s’attacher à cette personne, et entreprend d’écrire ses Mémoires avec son aide. Pendant ce temps, Barras cherche à se débarrasser de la dernière Capet, ultime symbole de la royauté, en négociant  sa libération avec l’Autriche…

Faits historiques : La princesse a bien rédigé ses Mémoires « sur la captivité des princes et princesses ses parents« . L’auteur de ce roman nous fait revivre la captivité de Marie-Thérèse de France et de sa famille, depuis leur départ de Versailles jusqu’à la libération de la jeune princesse, le 18 décembre 1795. Nous retrouvons ensuite la jeune femme en 1814, à son retour d’exil. Désormais duchesse d’Angoulême, Marie-Thérèse a totalement changé par rapport à la jeune fille de 17 ans qui quittait le Temple en 1795.   

Personnages principaux : Marie-Thérèse de France (1778-1851) est la seule rescapée de la famille royale au sortir de la Révolution. Après la libération du Temple, elle s’exile en Autriche avant de revenir en France, en 1814. En 1799, elle s’est unie à son cousin, le duc d’Angoulême.  Marie-Thérèse est suivie durant tout le roman par Renée de Chantereine. Celle-ci a bien existé, et était affectueusement surnommée « Reinette » par la princesse. On perd cependant sa trace en 1807.

Mon avis : 5/5. La narration est très émouvante et poignante. A travers ce roman, on comprend mieux pourquoi la duchesse d’Angoulême, qui revient en France en 1814, n’a plus rien en commun avec la jeune orpheline du Temple. Marie-Thérèse a été traumatisée par son enfermement et la disparition de ses proches. Elle se souviendra toute sa vie des humiliations faites à ses parents, et conservera un sentiment de haine envers sa propre patrie. Mais plutôt que de se venger, Marie-Thérèse préfère vivre en retrait, ne participe à aucune festivité. Dès lors, les français verront en elle une femme froide et insensible. En réalité, la fille de Louis XVI était tout simplement hantée par ses souvenirs. Ce roman nous permet de mieux comprendre la personnalité de Marie-Thérèse de France et ce qu’elle était : une princesse effacée du temps où elle était à Versailles, et une princesse incomprise le reste de sa vie. 

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