L'Histoire à travers les Romans

Adélaïde et le cœur du Régent

Roman historique de Linda Sayeg, paru en 2015

L’histoire : Fille du marquis de Lanuzac et de Marie, dame d’atours de la duchesse d’Orléans, la petite Adélaïde vit une enfance heureuse et insouciante au château de Versailles, en compagnie du jeune Philippe, fils du duc d’Orléans et neveu de Louis XIV. Mais très vite, les jeux d’enfants se transforment en une attirance réciproque entre les deux amis. Alors qu’ils se promettent l’un à l’autre en secret, Adélaïde tombe – malgré elle – sous le charme du duc du Maine, fils légitimé du roi. Tandis que les deux princes se disputent les faveurs de la jeune fille, Louis XIV voit d’un très mauvais yeux ce triangle amoureux et décide d’intervenir : Adélaïde est sacrifiée à la raison d’Etat et exilée en Nouvelle-France. Lorsqu’elle revient à Paris en 1718, elle se rend compte que ses sentiments, malgré le temps et l’éloignement, n’ont pas changé…

Faits historiques : Ce roman plonge le lecteur dans la vie de la cour, régie par l’Etiquette, sous le règne de Louis XIV. On ressent la volonté du monarque de demeurer un roi absolu, dans l’intimité comme en public : son épouse secrète, Madame de Maintenon, doit se plier à ses exigences, et son amitié pour sa belle-sœur n’empêche pas le roi d’envahir son palatinat natal. A travers les différents protagonistes, nous revivons la révocation de l’Edit de Nantes et ses conséquences,  ainsi que la période tumultueuse de l’entre-deux règnes, durant la régence de Philippe d’Orléans.

Personnage principal : Adélaïde de Lanuzac est un personnage fictif, qui côtoie de très près des membres de la famille royale : des enfants légitimés de Louis XIV et de la marquise de Montespan  au futur Régent, Philippe d’Orléans, qui gouverne la France durant la minorité de Louis XV.

Mon avis : 5/5. Le style du roman est agréable et l’histoire fourmille d’anecdotes véridiques sur les membres de la cour et de la famille royale, sur les us et coutumes à Versailles. L’intrigue réussit le pari audacieux d’expliquer la rivalité – bien réelle –  entre le duc du Maine et Philippe d’Orléans, lequel exilera le fils du défunt roi après l’éventration de la conspiration de Cellamare, destinée à le  renverser. Le roman permet également de réhabiliter Philippe d’Orléans, souvent critiqué et haï du peuple durant la régence, qui fit pourtant tout son possible pour réduire la dette laissée par le Roi-Soleil, et offrir un royaume prospère au jeune Louis XV.

Du même auteur : Emilie et la favorite du roi