Historia

Les vrais pionniers de la médecine

A l’heure où notre quotidien est bouleversé par la Covid 19, le magazine Historia consacre son mensuel aux pionniers de la médecine, qui, à force de persévérance et d’audace, ont fait progresser la science médicale et la connaissance du corps humain.

Jusqu’au XVIe siècle, le corps médical se réfère essentiellement aux écrits laissés par ses prédécesseurs, tels qu’Hippocrate ou Claude Galien, médecins grecs de l’Antiquité et « fondateurs » de la médecine occidentale. Mais l’avancée de celle-ci est freinée par les idées reçues et se heurte à la religion.

En effet, quand il faudrait disséquer des cadavres pour mieux comprendre l’anatomie du corps humain, l’Eglise s’insurge, considérant cet acte comme sacrilège : les morts doivent reposer en paix ! Aussi, il n’est pas rare que de jeunes médecins effectuent des dissections clandestines, sur les cadavres de malheureux décédés dans les hôpitaux de l’époque. D’autres négocient avec des fossoyeurs pour récupérer les corps des condamnés à mort… Ainsi, à la Renaissance, l’anatomiste flamand André Vésale apporte de nouvelles connaissances de l’anatomie, remettant en cause certaines idées héritées de l’Antiquité, mais qui viennent révolutionner la compréhension et la conception du corps humain.

Si on a longtemps pratiqué opérations et amputations sans anesthésie, le dentiste américain Horace Wells a l’idée, au XIXe siècle, d’utiliser du protoxyde d’azote (gaz hilarant) pour soulager ses patients au cours de ses interventions. Ne parvenant à convaincre les scientifiques, Horace Wells poursuit ses recherches mais n’obtiendra la reconnaissance de ses confrères qu’après s’être suicidé dans des conditions tragiques… L’avancée de la médecine est, hélas, semée de querelles, de jalousies et de controverses.

Ainsi, la médecine progresse péniblement, mais peut compter sur la ténacité de chercheurs soucieux de faire reculer la mortalité, au cours des derniers siècles. Ainsi, le médecin obstétricien hongrois Ignace Semmelweis œuvre pour imposer l’hygiène des mains dans les maternités et hôpitaux – une évidence aujourd’hui ! Au XVIIIe siècle, le britannique Edward Jenner met au point un vaccin contre la variole, qui fait alors des ravages. Au siècle suivant, le français Louis Pasteur proposera un vaccin contre la rage, maladie mortelle qui fait des centaines de victimes chaque année.

Découvrez l’histoire de ces scientifiques, souvent critiqués et parfois incompris, qui ont remis en cause le savoir « traditionnel » afin de faire progresser la médecine. Du débat sur l’origine du sang aux premières greffes, faites connaissance avec ces visionnaires qui ont mis leur savoir au service des autres, en luttant contre des épidémies ou en inventant des organes artificiels, pour repousser encore et toujours « la grande faucheuse ».

mensuel N° 885 / septembre 2020