Historia

Les Gaulois : une civilisation majeure

Ce mois-ci, le magazine L’Histoire consacre un dossier aux Gaulois : « une civilisation retrouvée »

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Durant des siècles, les Gaulois ont été considérés comme des barbares, voire comme des étrangers, ne pouvant être associés à un territoire. Les Grecs et les Romains leur sont hostiles et ne laisseront d’eux que des témoignages défavorables, à l’exemple de Jules César dans sa « Guerre des Gaules » : les Gaulois sont superstitieux et instables, pratiquant le sacrifice humain ; les soumettre et les contrôler est urgent….Mais quel crédit peut-on réellement apporter aux propos de Jules César, qui ne rêvait que de conquêtes, et dont le récit n’est destiné qu’à servir sa propre gloire ? Avec une telle opinion des Gaules, il n’y a rien d’étonnant à lire dans un manuel scolaire de 1926 « Si Vercingétorix avait triomphé, c’eût été un malheur pour la France« .

Pourtant, des fouilles archéologiques récentes ont pu mettre en évidence que la vie des Gaulois s’organise autour de croyances, des sciences et des arts, comme en témoignent de nombreux objets retrouvés dans des sépultures. Quant aux druides, longtemps perçus comme des sorciers, ne faudrait-il pas voir en eux des savants et/ou des philosophes ? Si aucun texte Gaulois n’a été retrouvé, cela veut-il pour autant dire que cette civilisation est illettrée ?

La France exploite l’image des Gaulois dès 1870, lors de la guerre contre la Prusse : de barbares, ils deviennent patriotes, luttant contre l’ennemi pour défendre leur territoire et leurs valeurs.  Après la Seconde Guerre Mondiale, le comportement des Gaulois renvoie à l’image des résistants, qui ont lutté sous l’Occupation allemande. Dans les aventures d’Astérix, qui paraissent dès 1959, les Gaulois sont bagarreurs, râleurs et indisciplinés…mais aussi courageux, inventifs et unis. C’est l’image idéale de la France des « trente glorieuses ». 

Le système éducatif en France a-t-il donné une fausse image des Gaulois ? Sont-ils vraiment nos ancêtres ? Au  XIXe siècle, l’école fait des Gaulois un peuple indépendant, à l’origine de la Nation…quoi de mieux pour unifier les écoliers ? Les manuels scolaires appuient ensuite sur la nécessité pour ce peuple d’être romanisé, afin d’accéder à la culture…comment ne pas y voir une allusion avec la colonisation française en Algérie ?  Qu’en est-il aujourd’hui ? De quelle manière l’histoire des Gaulois est-elle abordée en classe ?

Le magazine L’Histoire vous donne les clefs pour mieux comprendre la civilisation gauloise, et percer ses mystères…

Dans ce numéro, vous trouverez également la rubrique « l’atelier des chercheurs », qui revient sur le règne de Charles VII :

De ce roi, beaucoup ont la vision d’un monarque triste, dépassé par les événements et manipulé par son entourage (que ce soit des conseillers ou sa belle-mère Yolande d’Aragon). On se souvient également de Charles VII comme d’un ingrat qui a abandonné Jeanne d’Arc, grâce à qui il avait pourtant pu être couronné.

C’est oublier que Charles VII est celui qui restaure l’autorité royale, après une longue guerre avec l’Angleterre et des déchirures au sein même de la France. On lui doit également la mise en place d’un système fiscal, étendant l’impôt à un grand nombre de français, celui-ci devant financer le domaine militaire, afin de sécuriser le royaume contre des potentiels ennemis. Si le roi  s’est éloigné de Jeanne d’Arc, ce n’est sûrement pas par ingratitude : sa mission n’était-elle pas terminée dès lors que Charles VII était couronné ? N’était-elle pas déjà abandonnée de Dieu après son échec aux portes de Paris ? Que penser de la disgrâce de l’argentier Jacques Coeur ? Si certains historiens ont trouvé le comportement de Charles VII injuste, Jacques Coeur n’avait-il vraiment rien à se reprocher ?

Philippe Contamine, auteur de « Charles VII : une vie, une politique » (Perrin, 2017), veut réhabiliter ce roi, mal aimé et peut-être, finalement, méconnu. Pour lui, ce souverain n’était pas influençable et faible, mais clément et prudent, compte tenu des épreuves qu’il avait dû traverser. Le lecteur se forgera son opinion, au fil des pages…

mensuel N°439 / septembre 2017

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