Historia

La guerre des espionnes : 1914-1918

La Première Guerre Mondiale marque un conflit majeur dans l’Histoire du XXe siècle. C’est au cours de celle-ci que l’espionnage moderne se développe. Secret défense oblige, les historiens ne prennent connaissance que tardivement du rôle des hommes et des femmes de l’ombre, qui mènent une course contre la montre pour fournir à temps des informations qui peuvent donner l’avantage à l’un des deux camps. Ce mois-ci, le magazine Historia revient sur le rôle décisif de ces espions (et espionnes !), qui encourent la peine capitale s’ils sont démasqués par l’ennemi.

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Durant la Grande Guerre, l’espionnage se développe dans les pays neutres, tels que la Suisse,  les Pays-Bas, ou la Suède.  Parmi les espions, on trouve des réformés qui participent, à leur manière, à l’effort de guerre,  ainsi que des hommes influents et/ou hauts placés, qui ont accès à certaines données confidentielles (et qui sont parfois agents doubles).  Au sein de ces réseaux secrets, on trouve aussi des femmes, qui vont jouer un rôle majeur dans les services d’espionnage. Loin du cliché de la « prostitution patriote », celles-ci s’engagent  dans le combat pour diverses raisons : venger un père, un frère ou un époux tué au front ; un besoin d’argent pour survivre dans cette période hostile…D’autres ont tout simplement un tempérament aventureux. Mais toutes les espionnes ont des points communs : le pouvoir de séduction, de l’audace et une immense détermination. Les risques qu’elles encourent sont grands et l’ennemi n’est pas plus clément avec « le beau sexe » qu’avec les hommes. Si certaines espionnes, comme la célèbre Mistinguett, parviennent à déjouer les nombreux pièges, d’autres, à l’exemple de Louise de Bettignies, seront arrêtées, questionnées, voire exécutées…

L’espionnage est étroitement lié au décryptage. Découvrez le talent exceptionnel du capitaine français Georges Painvin, resté inconnu dans l’Histoire de la Première Guerre Mondiale, et à qui on doit pourtant d’avoir brisé plusieurs codes secrets allemands. Grâce au décryptage de télégrammes importants, les alliés ont pu remporter certaines batailles, qui marquent un tournant dans le conflit.

Enfin, Historia lève le voile sur l’un des grands tabous de cette période trouble : la guerre bactériologique. Afin de vaincre l’ennemi, des laboratoires allemands, puis américains, mettent au point des produits renfermant des bactéries qui vont décimer des milliers d’animaux. Si les allemands n’ont pas étendu la contamination à  l’homme, ce ne fut que par peur de perdre le contrôle de leur « arme » destructrice,  et de voir leurs propres soldats frappés par la maladie…

A travers ce numéro, revivez le combat de ces hommes et de ces femmes qui, parallèlement à la guerre des tranchées, livrent une véritable guerre secrète pour tenter de donner l’avantage à leur patrie. Leur mission a une telle importance qu’après 1918, plus aucun pays ne pourra se passer d’un service secret du renseignement.

Dans l’Histoire de l’espionnage, les femmes savent se démarquer de leurs homologues masculins. Nouvelles héroïnes de la Grande Guerre, elles laissent ainsi leur empreinte dans les annales.

mensuel N°855 / mars 2018